Les aménagements urbains aux portes de paris : fractures et coutures territoriales
Les associations Pour le Suivi et l’Aménagement du Nord Est Parisien et Mémoire Vivante de la Plaine proposent cette balade à plusieurs voix pour évoquer non seulement l’histoire des portes du Nord de Paris mais aussi les aménagements de ces zones de transition renforçant ou effaçant la frontière entre le nord-est parisien et ses communes limitrophes.
Depuis le Moyen-Age, il existe un lien entre la capitale et les bourgs du Nord-Est, zone de maraichage considérée comme le garde-manger des parisiens. Avec l’industrialisation, les usines s’installent sur le territoire, routes et chemins de fer sont construits créant paradoxalement des liens d’échanges mais aussi des fractures dans le paysage. Récemment, des coutures sous formes de passerelles, de nouvelles gares ou encore d’axes piétons tentent d’effacer la frontière entre Paris et sa banlieue.
Au cours de la visite les discours historiques et patrimoniaux se mêlent aux dialogues sur les projets d’urbanisation ce qui amène le groupe à se questionner sur projets de développement permettant les liens entre le Nord-Est parisien et ses communes limitrophes. La visite rappelle l’importance de la banlieue et des quartiers du nord-est parisien dans le développement de la capitale.
Traces médiévales, patrimoine industriel et monuments contemporains design : richesse du territoire
Ces bouts de ville d’Aubervilliers et de Saint-Denis sont riches d’une histoire industrielle et dont il reste des traces (dans l’architecture, dans les voies de chemin de fer, dans le tracé des rues). Ces traces pourtant ne sont accessibles que par une lecture avertie de l’urbain ou par des passeurs que sont les membres de Mémoire Vivante de la Plaine.
Nous partons des magasins généraux pour évoquer le stockage des marchandises avant l’arrivée sur Paris. Ces grands entrepôts reconvertis abritent aujourd’hui des industries culturelles comme studio de tournage, d’enregistrement, de doublage. Mais l’atmosphère industrielle est toujours là lorsque l’on déambule aux EMGP (Entrepôts des Magasins Généraux de Paris).
Deux arrêts sont prévus avant de passer le périphérique.
Le cimetière parisien de la Chapelle, lieu de verdure et de calme à deux pas du brouhaha de la route. Cimetière parisien avez-vous dit ? Et oui, Paris a longtemps eu l’habitude de rejeter en dehors de ses limites les activités qui n’avaient plus de place intra-muros. Mais cela nous laisse comme avec les cimetières, des poches de respiration au milieu de la ville.
Puis les logements construits en contre-bas du périphérique car au fur et à mesure de ces transformations et des besoins, il a fallu créer des logements, des équipements, des services …
Il est maintenant temps de passer au-delà du périphérique à pied. On se rend alors bien compte de cette frontière entre Paris et sa banlieue en passant la Porte de la Chapelle : véritable fracture urbaine.
Une fois passé le périphérique notre balade aux portes de Paris démarre : de celle de la Chapelle jusqu’au Canal Saint-Denis le groupe est amené à croisé des ateliers SNCF vacants, des logements sociaux du début des XXème siècles, un Skate Park, … Puis en nous dirigeant vers le canal Saint-Denis nous découvrons la toute récente gare Rosa-Park et tout son secteur où se mêlent façades de commerces aux enseignes vintage et les nouveaux immeubles au design contemporains remarquables. Sur notre chemin plusieurs traces du Moyen-Age notamment dans les noms des voiries comme la rue des fillettes, extension de la foire médiévale du Lendit.
L’histoire de la ville de Paris est très intimement liée à celle de sa banlieue. Et réciproquement, l’histoire d’Aubervilliers, de Saint-Denis l’est également avec Paris. A l’heure du Grand Paris, à l’heure où les aménagements urbains, les grands projets de développement transforment ces quartiers, un petit retour par le passé nous permet de mieux comprendre le présent et d’envisager ce qui se construit ici.
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