Le peintre de la vie dionysienne
Son truc c’est appréhender l’autre, échanger avec autrui. Dans les villes du 93 et au Sénégal, où il a vécu et travaillé, dans les cafés qu’il fréquente pour transmettre ses connaissances artistiques.

Sa première passion va vers les animaux et plus particulièrement les insectes. Il travaille avec des chercheurs au Jardin des Plantes alors qu’il est encore lycéen puis, doté d’un beau coup de crayon, entre à 17 ans aux Beaux Arts. « C’était dans le bouillonnement post 68, une période riche, qui m’a marqué. » Puis, en 1978 Olivier part en Afrique, avec l’idée de trouver quelque chose. « Mais je ne savais pas quoi. J’étais comme Gauguin », sourit-il. Parti trois semaines au Sénégal, il y reste deux ans et demi. Il vit d’échanges entre peintures et gîte, de théâtre, de rencontres. « Puis, j’ai eu besoin de partager cette expérience et je suis rentré en France. »
Olivier Rosenthal, le peintre de la vie dionysienne
Il s’engage au sein de collectifs d’artistes, nouveaux à l’époque, et revendique la fonction et la place de l’artiste dans la société, en rupture avec le monde marchand. C’est là qu’il décide de travailler en banlieue et en cité. Au Bourget, à Stains, à Pierrefitte, aujourd’hui à Bobigny, Olivier érige inlassablement « des passerelles entre artistes et hommes du quotidien », comme il dit joliment. Avec des éducateurs, d’autres artistes, « des gens passionnants dans le milieu scolaire », il met en pratique ses idées, monte des projets et des ateliers avec les habitants, leur donne à voir et les accompagne.

Des œuvres naissent ainsi au cœur de cités, comme à Franc-Moisin au temps de la démolition du bâtiment B3 puis avec les décorations de halls, en 1998. Car Olivier a longtemps travaillé à Saint-Denis. Aussi bien avec l’école de la Légion d’honneur qu’avec ce quartier. « Passer d’un univers à l’autre était extraordinaire », se souvient-il, même s’il n’a jamais pu alors monter de projet commun. « Dommage, j’aurais bien voulu que Marie-Chantal rencontre Hafida… »

Les années passent et Olivier prend un temps du recul par le besoin de souffler et de peindre pour lui. Mais très vite l’envie de transmettre et de donner le reprend. Aujourd’hui Dionysien (mais ce nomade dans l’âme est-il de quelque part ?), Olivier Rosenthal s’y plaît. « C’est aussi une ville mosaïque de cultures. Et, pour moi, c’est une ville nourriture. » Particulièrement ses cafés.
 
Par Mike Barcellino

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