L'abbé Suger
Les liens entre l’abbaye et le pouvoir royal s’amplifient au cours des siècles. Au XIIème siècle, l’abbatiale de Saint-Denis devient chef-d’œuvre et symbole de l’architecture gothique grâce à l’abbé Suger. Celui-ci a toute la confiance des rois Louis VI et Louis VII, devient régent de France lors du départ de Louis VII pour la deuxième croisade. Il en profite pour réunir assez de subsides pour entreprendre des travaux d’agrandissement dans l’église et l’abbaye, visant à remplacer le vieil édifice carolingien.
L’abbé Suger dès 1135 décide d’appliquer dans les travaux d’agrandissement de Saint-Denis des principes architecturaux novateurs, élévation des voûtes soutenues par de fines colonnes, et remplacement des murs par des vitraux. Ce sont ces principes qui caractériseront l’architecture gothique, qualifiée ainsi à la Renaissance.
C’est dans le chevet de l’église que nous pouvons admirer l’œuvre de Suger : le déambulatoire, permettant la circulation fluide des pèlerins venus vénérer les reliques des saints, est constitué d’une file de chapelles dont les vitraux colorés éclairent les reliques des saints. Douze colonnes monolithes soutiennent des voûtes sur croisée d’ogives, parmi les premières du royaume.
En 1144 le nouveau chevet sera consacré en présence du roi Louis VII et de nombreux prélats, et les saintes reliques disposées dans une châsse somptueuse. L’influence de l’abbé Suger sera déterminante pour l’avenir de la basilique et son rôle auprès de la Monarchie française.
Saint-Louis
Au XIIIème siècle sous le règne du roi Saint-Louis, elle devient officiellement la nécropole royale de la Monarchie française. Désireux de créer une légitimité monarchique, Saint-Louis matérialise son projet par la commande dite « de Saint-Louis ».
Il s’agit d’un ensemble de seize gisants de calcaire peint, représentant ses ancêtres Mérovingiens, Carolingiens ou Capétiens. Ces gisants, statues allongées des souverains, remplacent les pierres gravées disposées initialement aux emplacements des sépultures. Les gisants sont identifiés, permettant ainsi de reconstituer la lignée royale. De ces seize gisants du XIIIème siècle, quatorze sont toujours visibles dans les transepts. Ils ont perdu leur aspect d’origine, couleurs et ornements de cuivre, que l’on peut retrouver sur des gravures anciennes.