1960-70’s

Né à Manhattan, le « writing », c’est-à-dire le fait de laisser sa marque en signant les murs de son nom et de son quartier, se développe. Engagé socialement, ce mouvement s’inscrit dans un climat de violence lié au racisme et aux guerres de gangs.  Au travers du rap, du break, du Djing et du graffiti, le hip-hop permet de canaliser une partie de cette violence en énergie créative. En France, des précurseurs comme Ernest Pignon-Ernest ou Gérard Zlotykamien s’expriment de façon confidentielle sur les murs des villes.

1980’s

En France, la diffusion de la culture hiphop par les radios libres et l’émission de TV « H.I.P H.O.P » permet au graffiti de se développer. Les artistes se regroupent en « crews » et investissent le nord-est de Paris et les friches de La Plaine Saint-Denis, en pleine désindustrialisation. En 1984, les premières Bloc Party sur les terrains vagues de Stalingrad et le premier festival hip-hop français dans la friche du Fort d’Aubervilliers inscrivent définitivement ces territoires dans l’histoire du hip-hop. En 1988, le « crew » 93 NTM se fait connaître dans toute la France par son duo de rappeurs Joey Starr et Kool Shen.

1990’s

Le mouvement graffiti connaît un tournant. Tandis qu’il s’affirme comme une contreculture où l’esprit de bande et de compétition est cultivé, les premières expositions « officielles » de Street art voient le jour dans des galeries. Parallèlement, la répression augmente et les premières incarcérations de graffeurs comme Stem et Gary pour dégradation de la station Louvre Rivoli font la Une des médias.

2000’s

Le Street art regroupe désormais des techniques très diverses (peinture, collage, pochoir…) et se développe dans les grandes villes du monde. Du ghetto New-Yorkais aux grands musées, l’approche de la discipline est bouleversée. Certains artistes considèrent que sa marchandisation entraîne une forme de dévoiement d’un art initialement spontané et éphémère. Mais le Street art permet aussi de mettre en valeur les quartiers populaires qui ont permis son émergence et de toucher une large population. C’est ce qui incite aujourd’hui les institutions à permettre aux artistes de se produire légalement dans l’espace public… tout en suscitant de nouveaux débats sur l’institutionnalisation du Street art.