1
L'Hôtel de ville
«Pierrefitte » vient d’un mot latin qui signifie «pierre dressée », ce qui atteste d’une occupation humaine qui remonte à plusieurs milliers d’années. Pour partir à la découverte de cette très vieille dame, autant partir de l’hôtel de ville. Une borne se trouve à l’entrée du square Nelson-Mandela, près de l’arrêt du tramway. Elle donne des repères sur l’histoire de la ville et ce bâtiment, de style moderniste avec ses briques rouges. La mairie n’a pourtant pas toujours eu le même aspect : jusqu’en 1939, c’était encore une grande maison bourgeoise.
2
Pierrefitte et ses célébrités
Cette étape vous conduit rue de Paris, la plus ancienne de Pierrefitte, jusqu’à la place JeanJaurès. Place baptisée en 1915, un an après l’assassinat du dirigeant socialiste qui s’opposait au déclenchement de la guerre. Un buste de bronze inauguré en 2016 est l’œuvre du sculpteur Virgil, également auteur de la statue du parvis de l’hôtel de ville «Amours de licornes». Aujourd’hui, on pourrait citer l’humoriste Kheiron, qui a grandi à Pierrefitte. Mais au
siècle passé, la célébrité, c’est le peintre Maurice Utrillo, qui y passa une partie de son enfance à la fin du XIXe siècle. Une borne placée à l’entrée de la place, près du buste de Jean Jaurès, raconte ses liens avec la ville.
3
L'église Saint-Gervais-Saint-Protais
En continuant sur la rue de Paris, vous croisez l’ombre du clocher de la plus ancienne église de Pierrefitte qui date du XIXe siècle. En 1857, ce bâtiment a remplacé une église plus ancienne dont la présence est attestée au moins depuis le XIIIe siècle. Saint-Gervais-Saint-Protais abrite notamment un orgue installé en 1862 et restauré pour la dernière fois en 1981. Une association pierrefittoise organise régulièrement des concerts dans l’église et récolte des fonds pour le remettre à neuf. La borne se trouve devant la façade. Elle vous permet notamment de découvrir l’histoire des deux saints patrons de la paroisse.
4
La Maison du Peuple
Et nous voulons que sur la terre chacun ait droit à plus de bonheur… Dans l’entre-deux-guerres, des ouvriers pierrefittois décident de financer et de construire un lieu pour abriter leurs activités d’éducation et de culture. Une souscription permet d’acquérir un terrain, puis un ancien baraquement de l’armée américaine au début des années 1920. Les ouvriers élèvent un vrai bâtiment, à force de travail, de recours à des emprunts et à des matériaux de récupération. La troupe de théâtre amateur «L’œillet rouge» a marqué ce lieu. Dans les années 1930, elle avait
même son propre hymne : « Nous sommes enfants de prolétaires / c’est pour ça que nous avons du cœur / et nous voulons que sur la terre / chacun ait droit à plus de bonheur ».
ARCHITECTURE TOUJOURS…LA MÉDIATHÈQUE FLORA-TRISTAN
À une centaine de mètres de la Maison du Peuple, vous passerez devant la médiathèque Flora-Tristan, ouverte au printemps 2016. L’architecte Bruno Huerre s’est inspiré des livres pour concevoir cette très belle réalisation
architecturale.
5
Le cimetière communal
Créé en 1840, il abrite les tombes de plusieurs personnalités locales qui ont donné leur nom à des rues de la ville. Citons deux savants du XIXe siècle : Alcide d’Orbigny, explorateur et naturaliste, et Armand Brette, historien de la Révolution française. Depuis 1922, le monument aux morts sculpté par Alix Marquet rend hommage aux combattants de Pierrefitte morts pour la France. Malgré l’ouverture du cimetière des Joncherolles en 1977, c’est encore aujourd’hui le lieu de nombreuses commémorations.
6
Le quartier du maroc et Notre-Dame de Reconnaissance
Partez maintenant à la découverte des quartiers nord. Dans le paysage en pleine recomposition de l’ancien quartier des Basses-Terres, vous trouverez la prochaine borne devant la chapelle Notre-Dame de Reconnaissance.
Elle est placée au cœur d’un quartier constellé de petits pavillons où les premiers habitants arrivent au début du XXe siècle. Les maisons les plus anciennes sont édifiées en briques et en pierres meulières. Les années 1930 voient aussi l’édification de la chapelle et de la première école du quartier. Le groupe scolaire Eugène-Varlin est inauguré en 1933 puis entièrement rénové en 2017. L’habitat collectif se développe à partir de la fin des années 1950. Les bâtiments de la cité Jules-Châtenay datent d’ailleurs de cette période. Ils ont été conçus par l’architecte Jean Dubuisson, grand prix de Rome en 1945 et grand prix national de l’architecture en 1996. Ses façades se distinguent par des travées scandées par des horizontales très affirmées. Il dessine ainsi un motif de « tissu écossais », caractéristique de son style. L’aménagement du quartier des Poètes à partir des années 1970 transforme le secteur qui fait aujourd'hui partie d'un vaste projet de rénovation urbaine.
7
Pierrefitte et ses demeures bourgeoises
Direction le conservatoire de musique et de danse implanté dans le parc Frédérick-Lemaître depuis 1976. Sur le chemin, voici une proposition de petit détour pour profiter de l’histoire de la ville. Passez par la villa Gloriette et admirez les pavillons qui la bordent, puis par le square Henriette-Vornière, pour voir la statue du comédien Frédérick Lemaître, commande d’État, œuvre d’Albert Patrisse inaugurée en 1950. Dans ce quartier, l’artiste est plusieurs fois honoré puisqu’il y vécut de 1830 à 1845, recevant à Pierrefitte quelques célèbres amis, dont Honoré de Balzac et Théophile Gautier. Au XIXe siècle, le long de la rue Étienne-Dolet, appelée alors rue Gloriette, plusieurs propriétés bourgeoises sont édifiées, avec parc, serres horticoles et théâtre de verdure. C’est le cas de la grande maison devenue aujourd’hui conservatoire. Descendez la rue pour admirer ces belles demeures.
8
Les archives nationales
Département le plus jeune de France, la Seine-Saint-Denis regorge d’archives anciennes et précieuses. Dans chaque ville se trouve des Archives municipales ; à Bobigny, les Archives départementales; à La Courneuve, les Archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères; à Saint-Denis, les Archives du diocèse de Saint-Denis, les Archives du Conseil régional d’Île-de-France et les Archives du monde étudiant et enfin à Pierrefitte-sur-Seine, les Archives nationales contemporaines. Ces dernières se sont installées dans le quartier des Tartres en 2013, tout près de l’Université Paris 8 qui se trouve sur la commune limitrophe de Saint-Denis. Elles abritent l’ensemble des
archives d’intérêt national depuis 1790; ce qui représente 320 km de rayonnages. Le bâtiment est conçu comme un bloc monolithique, un coffre-fort pour protéger de la lumière et des variet d’une résille en losanges qui renvoient la
lumière. Plusieurs œuvres ont été commandées pour le site. Près de l’entrée du public, Pascal Convert a fait reproduire des visages célèbres ou anonymes sur des dalles de verre disposées au milieu d’un parterre de galets,
pour rappeler la dimension humaine des archives. Sur un bassin visible depuis le hall d’accueil, les visiteurs peuvent voir Cloud Chains, une œuvre d’Anthony Gormley. Enfin, Susanna Fisher a pour sa part conçu une œuvre intégrée à l’architecture en créant le plafond du hall et du foyer d’accueil. Les Archives nationales, ouverte à tous, proposent
toute l’année un programme de conférences, d’expositions et d’événements culturels.
9
Le petit Pierrefitte et l'église Sainte-Thérèse des Joncherolles
Jusqu’au XIXe siècle, les habitants de Pierrefitte vivaient près du cœur historique autour des 2 axes formés par la rue de Paris et la rue Guéroux. À partir des années 1880, des usines s’installent au sud, près de la plaine humide des Joncherolles où les bouchers parisiens faisaient paître leurs bêtes. En 20 ans, plus de 900 personnes s’installent dans ce quartier ouvrier, le «Petit-Pierrefitte», qui ne cesse ensuite de se développer. Pour explorer ce quartier, prenez la rue François-Mitterrand, puis la rue Nungesser-et-Coli jusqu’à la borne de l’église Sainte-Thérèse des Joncherolles.
10
Le Cimetière intercommunal des Joncherolles
Dans les années 1960, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Villetaneuse, Saint-Ouen et Épinay-sur-Seine se regroupent au sein d’un syndicat intercommunal pour édifier un nouveau cimetière en commun, au lieu-dit Les Joncherolles. Conçu par l’architecte Robert Auzelle comme un « cimetière-paysager », cet ensemble funéraire associe d’immenses espaces verts à une architecture monumentale en béton. Inauguré en 1977, il recèle une biodiversité très riche et constitue un lieu agréable ouvert à la promenade.
11
La Butte Pinson
Le mariage du gypse et de la guinguette Nous vous proposons d’achever cette promenade par le poumon vert de la ville : la Butte Pinson. En parcourant le parc, vous y retrouverez Maurice Utrillo qui s’est inspiré de ces paysages dans ses tableaux et qui a aussi fréquenté ses célèbres guinguettes. Profitez du point de vue ! La butte culmine à 108 mètres d’altitude. Les noms des lieux-dits et des sentiers racontent l’histoire de ce territoire partagé entre Pierrefitte, Villetaneuse, Montmagny et Groslay. Dès le Moyen Âge et jusqu’au XXe siècle, de nombreuses carrières exploitent le gypse du sous-sol, qui permettait de fabriquer du plâtre, essentiel pour la construction.