Paris, entouré de champs ; Paris, nourri par la banlieue
La Plaine, plaine de vertus, qui a donné son nom à Plaine Commune, était fertile et bien irriguée. Avec cette grande abbaye qu’était Saint-Denis, c’est tout naturellement qu’elle a été mise à profit, cultivée pour nourrir dans un premier temps les moines, puis Paris ! Première plaine légumière d’Europe au début du 19ème siècle, les maraîchers et cultivateurs de ce territoire ont produit des quantités de légumes pour fournir les Halles de Paris et les bourgeois recherchant des légumes primeurs.
Mais où sont-ils passés, ces maraîchers ?
Aujourd’hui, lorsque l’on parle de la proche couronne de banlieue, on voit de l’urbain et on a du mal à imaginer des champs. Et pourtant, il y en a encore. Et même s’ils se raréfient sous la pression foncière, de nouveaux cultivateurs ont fait le pari de développer une agriculture urbaine s’appuyant à la fois sur l’histoire du territoire, la richesse du sol, les besoins de productions, l’envie de raccourcir le circuit d’alimentation et de faire découvrir la ferme aux enfants et grands, des villes.
Balade-rencontres, de Kersanté à la Ferme des possibles
Et c’est donc possible !
De rencontrer un maraîcher encore en activité, à la sortie du métro Saint-Denis Université.
D’échanger avec une association qui aide à la réinsertion via la culture de légumes et l’entretien d’espaces verts
De découvrir une ferme en construction au cœur de la ZAC de l’Estrée, à Stains.
D’arpenter des champs de salade, d’entrer dans la serre où poussent des tomates de pleine terre, de caqueter avec des poules de Massy (espèce typiquement francilienne ramenée de Rochefort-sur-Mer), de voir pousser une centaine d’arbres fruitiers, à côté des cités.
De faire les liens entre les maraîchers d’hier et de demain. A portée de main.
Emploi, réemploi, travail, production, …
Car nous ne sommes pas que dans le « bucolique », lorsque l’on parle de fleurs et de légumes. Lors de cette balade, vous découvrez différents systèmes de production, modèle économiques, du maraîcher traditionnel à la coopérative. Vous comprendrez les problématiques auxquelles font face ces professionnels. Et l’on vous présentera les forces et ressources puisées sur le territoire dans un esprit de développement local, développement durable : salariés en insertion, construction en matériaux de réemploi, partenariat avec des structures locales, offre pédagogique, …
Possible et reproductible … et encore plus
J’ai pu suivre cette visite, avec un petit groupe de privilégiés, un mercredi de mai, sous un temps mitigé. Mais vous pouvez la suivre à nouveau, le samedi 4 juin. Balade matinale, à la fraîche, pour un « Rendez-vous aux jardins », qui se termine par un moment convivial, à base de jus et de fruits. Il semble d’ailleurs qu’après avoir entre-aperçu ces « possibles », on en redemande. Pour aller découvrir l’histoire des cultures maraîchères et traditions légumières de la Courneuve, à travers ses outils horticoles et son jardin expérimental, laboratoire de légumes d’autrefois. Pour pénétrer dans l’ancienne ferme Mazier rénovée d’Aubervilliers, à la rencontre de l’oignon jaune paille des vertus, de la betterave crapaudine et d’installations de designers. Pour aller caresser veau, vache, cochon, à la ferme de la Butte Pinson ou celle de Paris 13 à Villetaneuse. Pour ferme une transhumance en compagnie des moutons de Clinamen…
C’est quoi le programme ?
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